LE MILITAIRE ET L'APOLITIQUE

LE MILITAIRE ET L'APOLITIQUE *

Les rapports de la politique et du militaire sont "intimement" marqués par sa situation particulière ( le Chef des Armées
est le Président de la République ) qui peut, entre autres motifs, l'inciter au "mutisme politique " ( à des degrés divers),
non par crainte mais par éthique, à tort ou à raison. Il ne faut pas, non plus, ignorer que " parler de politique", pour
les Français en général, c'est souvent céder à la passion, manifester de l'exaspération , quelquefois aller à l'affontement (verbal !), peut-être parce que nous glissons vers une forme de bipartisme qui conduit le citoyen au " face à face "... La politique devient une forme plutôt exaltée de la pensée et de son expression !

La tentation d'une mise à l'écart du militaire de la politique, de son propre fait ou non , si elle s'avérait , pourrait lui porter préjudice à plus d'un titre* : soit parce qu'on le croirait consentant ( doit-on invoquer la "discipline" dans ce contexte ? ) et de ce fait volontairement en retrait de la société , soit parce qu'on le croirait angoissé par des positionnements indivi - duels, soit parce qu'un tel " principe de précaution " masquerait la crainte, infondée, d'une expression politique passionnée, incompatible avec la nature de sa corporation . Cette situation n'est pas actuelle. Mais une telle " vision" du militaire pour - rait se répandre dans la société si le soldat se mettait trop manifestement " hors jeu " du débat politique, plutôt que de s'y intéresser "sagement", calmement, prenant le contre-pied vertueux de beaucoup de Français ! Une autre occasion de faire la démonstration que le militaire , non seulement vit dans la société, mais qu'il peut s'y montrer exemplaire !


* Notre société, et plus largement toute vie en commun, ne peut se passer du politique". Retrouver le sens du politique
( Conf. Evêques de France).