LA PEDAGOGIE DU MILITAIRE
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LA PEDAGOGIE DU MILITAIRE
LA PEDAGOGIE DU MILITAIRE
En France particulièrement, le citoyen vit en paix, ne subit pas la guerre, ... sauf le soldat professionnel .
Le citoyen oublie que son privilège résulte d'abord d'un choix ancien, rangé dans les "acquis" de la Nation :
la force, les capacités de défense sont bien plus sûres que les bons sentiments pour éloigner la guerre ( la
diplomatie ne peut se concevoir sans le soutien du "militaire", comme la justice ne se conçoit pas sans police).
La guerre, il n'y prend plus part comme soldat. " L' impôt patriotique " ne séduit plus grand monde, à l'égal de
tout autre impôt ! On en a connu les inégalités, et ses conditions d'efficacité (durée, encasernement) ne sont
plus supportables. Les "OPEX", par leur technicité, leur dangerosité, leur exigence d'efficacité, ne sont plus qu'à
la mesure de "professionnels". Et ce fait renforce le sentiment du citoyen d'être de moins en moins concerné par
" la guerre ". Lorsque sa paix, sa tranquillité, sa prospérité sont menacées par des évènements ou des phénomènes déstabilisateurs, à sa périphérie ou même plus éloignés, le soldat professionnel prépare la poudre puis bondit , pour
"traiter" les abcès, nettoyer comme il le faut les " chancres géopolitiques ".
Le citoyen finit par s'habituer à ces commodités, à ce confort. Il en oublie un peu les exigences et ne voit plus que
celles qui l'incommodent du côté de son portefeuille. C'est pourquoi une " pédagogie militaire " est nécessaire, ne
serait-ce que pour faire lâcher raisonnablement au citoyen ( et par suite à ceux qui, en principe, décident en son nom)
des euros pour la Défense ! Elle est aussi nécessaire pour préserver le "goût de l'aventure" (préparée, mise au service
de la Nation) et le dévouement à la Patrie d'une partie de notre jeunesse .
Cette "pédagogie" vers le citoyen semble aujourd'hui assurée dans les grands médias, au plus près de l'actualité, par
les "experts militaires" , sinon au quotidien, au moins dans des exercices didactiques d'une fréquence non négligeable.
Ces "experts" sont peu nombreux, mais précieux. Forts de leur expérience passée, ils témoignent avec franchise, réa -
lisme, du déroulement des "opex", avec une compétence d'autant meilleure que ces opérations reproduisent leur "vécu". Certains pensent même qu'ils remplaceraient avantageusement les journalistes sur les théâtres d'opérations, par leur expérience, par leurs capacités à décrypter le sens et la portée des "opérations", et à en témoigner. Ce point de vue
n'est évidemment pas partagé par tout le monde. Ils ont aussi des "entrées" dans les cercles légitimement protégés de
la Défense, et ce n'est pas rien .
La limite de cette "pédagogie" bienfaitrice est tout de même double : d'une part dans le fait qu'elle ne parle pas,
ou peu, de " l'avenir de la guerre ", ou plus exactement de " la guerre à venir " *, de celle qu'il faut préparer pour l'empêcher, qui est confidentielle, de celle dont la mise au point coûte au moins aussi cher que la conduite des
"guerres assymétriques" en cours, et dont le citoyen doit comprendre l'incidence sur le budget. La deuxième limite
est dans le fait que des militaires ( ... pas du " 2° rideau " ! ) doivent avoir une envie folle de parler aux citoyens,
de leur " faire de la pédagogie ", de se sentir écoutés d'eux ( un nouveau "rôle social" du militaire ? ) .
Pour remédier au premier inconvénient cité, on peut organiser des stages au bénéfice des " experts", afin qu'ils
rendent compte de " la guerre d'avenir "* de façon appropriée, ou confier cette mission à d'autres " experts / spé -
cialistes " . La solution est plutôt simple.
Quant au deuxième inconvénient, la solution est a priori plus complexe ... mais on a offert aux militaires une oppor -
tunité incroyable : hors de France, sans qu'ils en prennent l'entière responsabilité, donc, on les oblige à constituer
une " association professionnelle " ... Quelle chance ! Saurons -nous l'exploiter ? Voilà les militaires non seulement
invités , mais contraints à mettre sur pied un "corps intermédiaire" ( structure d'intermédiation entre la "corporation"
et la Nation, les cercles de réflexion et de décision, ...), une tribune relayée à coup sûr par les grands médias !
Certains y voient la menace d'un retour de la "caste", parce que cette association pourrait être la "matrice" d'une
pensée autonome des militaires, d'autres redoutent les excès inévitables attachés à la liberté d'expression, ou un
grand dérangement dans leurs habitudes ! L'inquiétude est tout à fait compréhensible pour ce qui concerne les opé -
rations et exige des précautions. Le militaire devrait pourtant être plutôt rassuré, protégé qu'il est par le principe d'obéissance qui constitue la base de l'éthique au sein des Armées, et qui n'est en rien incompatible avec la liberté d'expression. Celui qui est indisposé par le devoir d'obéissance n'a rien à faire chez les soldats ! Le " garde-à-vous "
du militaire n'est pas, comme on le croit souvent, le signal d'une contrainte imminente. Chaque " garde-à-vous " est
un bref cérémonial rappelant l'adhésion du soldat à l'éthique d'obéissance ! Il fait partie, aussi, de la pédagogie démonstrative destinée à ceux qui se sentent appelés par ce métier , destinée à leur apprendre à ne pas craindre
les "garde-à-vous ", à n'y voir qu'un témoignage du dévouement, de la force et de la détermination d'un " élan col -
lectif et solidaire " ( qu'on me pardon - ne cet accès de lyrisme à propos de la discipline ! ) . Ce qui ne doit pas pour
autant priver le soldat de possibilités de s'exprimer (elles sont déjà existantes dans les autres corporations) avec des modalités prenant en compte sa spécificité . S'exprimer, communiquer, trouver un "réceptacle" pour ses opinions, ses enthousias -mes ou ses révoltes, est devenu un besoin irrépressible avec l'évolu - tion sociétale. L'exercice du com - mandement ne doit pas les méconnaître ... .
* on peut l'imaginer avec l'emploi d'armes nouvelles, nucléaires ou autres, sur le " champ de bataille" , menée dans
l'espace pour la suppression des facilités de communication, de surveillance, de géolocalisation, ..., introduite dans le cyberespace pour la destruction des systèmes connectés, des capacités industrielles, et pas seulement pour mani -
puler l'information, conduite dans l'espace électromagnétique pour sa maîtrise ou son dérèglement, menaçante de déclenche - ments fulgurants de feux puissants, denses, précis et largement "transhorizon" à l'apparition d'une cible
de choix ou d'un mouvement suspect, accompagnée d'une létalité croissante de la zone des contacts et de sa roboti -sation corollaire, ... Et si cette description n'était pas que fantasmatique, et s'il était prudent de se laisser aller à ces "divagations" pour entrevoir "la prochaine" , "la sévère" ( peut-être pas à ce degré, tout de même), qui n'est pas inimaginable entre armées et Nations " technologiques " , d'autant plus sûres de leur puissance ?
En France particulièrement, le citoyen vit en paix, ne subit pas la guerre, ... sauf le soldat professionnel .
Le citoyen oublie que son privilège résulte d'abord d'un choix ancien, rangé dans les "acquis" de la Nation :
la force, les capacités de défense sont bien plus sûres que les bons sentiments pour éloigner la guerre ( la
diplomatie ne peut se concevoir sans le soutien du "militaire", comme la justice ne se conçoit pas sans police).
La guerre, il n'y prend plus part comme soldat. " L' impôt patriotique " ne séduit plus grand monde, à l'égal de
tout autre impôt ! On en a connu les inégalités, et ses conditions d'efficacité (durée, encasernement) ne sont
plus supportables. Les "OPEX", par leur technicité, leur dangerosité, leur exigence d'efficacité, ne sont plus qu'à
la mesure de "professionnels". Et ce fait renforce le sentiment du citoyen d'être de moins en moins concerné par
" la guerre ". Lorsque sa paix, sa tranquillité, sa prospérité sont menacées par des évènements ou des phénomènes déstabilisateurs, à sa périphérie ou même plus éloignés, le soldat professionnel prépare la poudre puis bondit , pour
"traiter" les abcès, nettoyer comme il le faut les " chancres géopolitiques ".
Le citoyen finit par s'habituer à ces commodités, à ce confort. Il en oublie un peu les exigences et ne voit plus que
celles qui l'incommodent du côté de son portefeuille. C'est pourquoi une " pédagogie militaire " est nécessaire, ne
serait-ce que pour faire lâcher raisonnablement au citoyen ( et par suite à ceux qui, en principe, décident en son nom)
des euros pour la Défense ! Elle est aussi nécessaire pour préserver le "goût de l'aventure" (préparée, mise au service
de la Nation) et le dévouement à la Patrie d'une partie de notre jeunesse .
Cette "pédagogie" vers le citoyen semble aujourd'hui assurée dans les grands médias, au plus près de l'actualité, par
les "experts militaires" , sinon au quotidien, au moins dans des exercices didactiques d'une fréquence non négligeable.
Ces "experts" sont peu nombreux, mais précieux. Forts de leur expérience passée, ils témoignent avec franchise, réa -
lisme, du déroulement des "opex", avec une compétence d'autant meilleure que ces opérations reproduisent leur "vécu". Certains pensent même qu'ils remplaceraient avantageusement les journalistes sur les théâtres d'opérations, par leur expérience, par leurs capacités à décrypter le sens et la portée des "opérations", et à en témoigner. Ce point de vue
n'est évidemment pas partagé par tout le monde. Ils ont aussi des "entrées" dans les cercles légitimement protégés de
la Défense, et ce n'est pas rien .
La limite de cette "pédagogie" bienfaitrice est tout de même double : d'une part dans le fait qu'elle ne parle pas,
ou peu, de " l'avenir de la guerre ", ou plus exactement de " la guerre à venir " *, de celle qu'il faut préparer pour l'empêcher, qui est confidentielle, de celle dont la mise au point coûte au moins aussi cher que la conduite des
"guerres assymétriques" en cours, et dont le citoyen doit comprendre l'incidence sur le budget. La deuxième limite
est dans le fait que des militaires ( ... pas du " 2° rideau " ! ) doivent avoir une envie folle de parler aux citoyens,
de leur " faire de la pédagogie ", de se sentir écoutés d'eux ( un nouveau "rôle social" du militaire ? ) .
Pour remédier au premier inconvénient cité, on peut organiser des stages au bénéfice des " experts", afin qu'ils
rendent compte de " la guerre d'avenir "* de façon appropriée, ou confier cette mission à d'autres " experts / spé -
cialistes " . La solution est plutôt simple.
Quant au deuxième inconvénient, la solution est a priori plus complexe ... mais on a offert aux militaires une oppor -
tunité incroyable : hors de France, sans qu'ils en prennent l'entière responsabilité, donc, on les oblige à constituer
une " association professionnelle " ... Quelle chance ! Saurons -nous l'exploiter ? Voilà les militaires non seulement
invités , mais contraints à mettre sur pied un "corps intermédiaire" ( structure d'intermédiation entre la "corporation"
et la Nation, les cercles de réflexion et de décision, ...), une tribune relayée à coup sûr par les grands médias !
Certains y voient la menace d'un retour de la "caste", parce que cette association pourrait être la "matrice" d'une
pensée autonome des militaires, d'autres redoutent les excès inévitables attachés à la liberté d'expression, ou un
grand dérangement dans leurs habitudes ! L'inquiétude est tout à fait compréhensible pour ce qui concerne les opé -
rations et exige des précautions. Le militaire devrait pourtant être plutôt rassuré, protégé qu'il est par le principe d'obéissance qui constitue la base de l'éthique au sein des Armées, et qui n'est en rien incompatible avec la liberté d'expression. Celui qui est indisposé par le devoir d'obéissance n'a rien à faire chez les soldats ! Le " garde-à-vous "
du militaire n'est pas, comme on le croit souvent, le signal d'une contrainte imminente. Chaque " garde-à-vous " est
un bref cérémonial rappelant l'adhésion du soldat à l'éthique d'obéissance ! Il fait partie, aussi, de la pédagogie démonstrative destinée à ceux qui se sentent appelés par ce métier , destinée à leur apprendre à ne pas craindre
les "garde-à-vous ", à n'y voir qu'un témoignage du dévouement, de la force et de la détermination d'un " élan col -
lectif et solidaire " ( qu'on me pardon - ne cet accès de lyrisme à propos de la discipline ! ) . Ce qui ne doit pas pour
autant priver le soldat de possibilités de s'exprimer (elles sont déjà existantes dans les autres corporations) avec des modalités prenant en compte sa spécificité . S'exprimer, communiquer, trouver un "réceptacle" pour ses opinions, ses enthousias -mes ou ses révoltes, est devenu un besoin irrépressible avec l'évolu - tion sociétale. L'exercice du com - mandement ne doit pas les méconnaître ... .
* on peut l'imaginer avec l'emploi d'armes nouvelles, nucléaires ou autres, sur le " champ de bataille" , menée dans
l'espace pour la suppression des facilités de communication, de surveillance, de géolocalisation, ..., introduite dans le cyberespace pour la destruction des systèmes connectés, des capacités industrielles, et pas seulement pour mani -
puler l'information, conduite dans l'espace électromagnétique pour sa maîtrise ou son dérèglement, menaçante de déclenche - ments fulgurants de feux puissants, denses, précis et largement "transhorizon" à l'apparition d'une cible
de choix ou d'un mouvement suspect, accompagnée d'une létalité croissante de la zone des contacts et de sa roboti -sation corollaire, ... Et si cette description n'était pas que fantasmatique, et s'il était prudent de se laisser aller à ces "divagations" pour entrevoir "la prochaine" , "la sévère" ( peut-être pas à ce degré, tout de même), qui n'est pas inimaginable entre armées et Nations " technologiques " , d'autant plus sûres de leur puissance ?
max mayneris- Nombre de messages : 215
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Localisation : Dax
Date d'inscription : 21/01/2016
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