Aux résultats ! ... En Economie !!

AUX RESULTATS ! ... EN ECONOMIE
Après bientôt 18 mois d'exercice du pouvoir, les "résultats" les plus attendus par les Français (baisse du chômage structurel, hausse du pouvoir d'achat, de la croissance ) tardent à apparaître. Les sondages d'opinion traduisent cette impatience. Les changements dans l'orga - nisation de la politique, dans ses méthodes, dans les comportements de ses acteurs, sont bien insuffisants pour détourner les citoyens de leurs préoccupations principales, économiques (rappelées ci-dessus).
Les Français, à condition qu'ils ne soient pas prisonniers d'une passion politique, peuvent alors se poser quelques questions après un bref regard rétrospectif :
- la droite contre la gauche n'a pas produit de résultats satisfaisants pour l'économie ;
- la gauche contre la droite n'a pas fait mieux non plus, pour l'économie ;
- on en est donc venu à une nouvelle recette: (la droite + la gauche) contre le "populisme", ... rien de plus, jusqu'ici, pour l'économie
(est-ce trop tôt ?).

Que peut-on en conclure ? Que la gauche et la droite ne semblent guère habiles en économie, que l'économie ne parait pas une préoccu - pation prioritaire pour la droite comme pour la gauche, que l'économie nécessiterait le calme ( ... la concorde) politique pour donner des résultats positifs (... une chimère, en France) ? On peut, aussi, faire d'autres hypothèses.

Le pouvoir politique a dans sa main quelques "manettes" de l'économie, c'est évident. Mais la marche de l'économie et l'obtention de résultats dépend aussi, et pas que peu, des acteurs économiques essentiels que sont les investisseurs, les dirigeants d'entreprises, les "penseurs", conseillers et formateurs en économie, les consommateurs (dans la mesure de leur relative et réelle autonomie permise par le pouvoir d'achat résiduel après les dépenses indispensables ou contraintes). Cet ensemble (à compléter peut-être) constitue ce que l'on peut nommer le "pouvoir économique". Observons que les acteurs du "pouvoir économique" sont présents de façon permente, indépendamment des décideurs politiques soumis à l'alternance et au "dégagisme". On pourrait donc logiquement leur imputer une part de responsabilité importante dans notre situation économique qui, manifestement, ne se modifie guère au fil des alternances ...
Une autre observation, assez banale, est que les critères d'appréciation sur le résultat positif de l'économie ne sont pas les mêmes pour les responsables du "pouvoir politique" d'un côté ( sensibles aux effets sur l'électorat, chargés de l'intérêt général), et pour les acteurs du "pouvoir économique" de l'autre côté (sensibles aux effets sur leurs "affaires", chargés de leurs intérêts privés ...), ce qui est tout à fait naturel. La coexistence de ces deux "systèmes" est d'ailleurs sans doute souhaitable.

La suite logique à ces remarques est le constat que le pouvoir politique qui, en démocratie, dépend du vote des classes moyennes et populaires (les plus nombreuses), n'a jamais réussi, apparemment, à imposer ses critères de réussite pour l'économie. Est-ce une marque d'impuissance, ou l'indice d'une inévitable connivence avec le "pouvoir économique" ? A chacun de juger. Une thèse récente ( celle d'une "caste" dans l'économie !) évoque aussi l'emprise de la haute administration ( ... qui serait issue d'un "rétropantouflage" - retour du "privé" vers le "public"- de ses membres, peu nombreux mais influents !) sur le pouvoir politique... Dans tous les cas, le citoyen semble espérer une reprise en main (un rééquilibrage) de la maîtrise de l'économie par le pouvoir politique, à tort ou à raison.

Ne reste-t-il donc, aussi, qu'à tester les capacités du "populisme" face à (la droite + la gauche) pour conduire l'économie à des résultats favorables au citoyen moyen ? Les chances de succès de cette formule sont-elles meilleures ? A chacun, encore, de juger...