Prix, coût du travail, croissance et emploi .
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Prix, coût du travail, croissance et emploi .
PRIX, COÛT DU TRAVAIL, CROISSANCE ET EMPLOI
J'entends régulièrement énoncée avec beaucoup d'assurance une prétendue "loi générale" de l'économie (...française?):
" La baisse du coût du travail fait baisser les prix, croître la compétitivité des biens et des services, ce qui crée de la
croissance et donc de l'emploi! ".
Notons d'abord que la croissance n'est pas une source, une cause de richesse, elle n'est que la mesure de l'augmentation de la production (éventuellement négative!) de biens et de services* en valeur (euros, dollars, yens, roubles, ...). Deux observations tombent alors sous le sens.
Une baisse des prix (obtenue par la baisse du "coût du travail", ou autrement) fait diminuer la valeur de la production et la croissance, dont le chiffre prend en compte cet effet. Celle-ci ne devient positive que si l'augmentation des ventes qui résulte de cette baisse des prix (compétitivité des produits) compense la perte de valeur. Or, la compétitivité par les prix est marquée par des "effets de seuil" (la décision d'achat nécessite souvent une forte baisse de prix). Une "baisse du coût du travail" par les salaires a aussi un effet négatif sur la qualité ou le volume de production (motivation des salariés, perte de cohésion au sein de l'entreprise, ...) et sur le pouvoir d'achat des ménages (première source de croissance en France). La baisse des taxes (charges) peut entraîner une perte de protection sociale à racheter par les salariés (à meilleur prix ?), et enfin la composante "coût du travail" dans le prix des produits est très variable suivant leur nature (bien moindre dans les produits industriels que dans les services, en général) et donc d'une efficacité très variable sur leur compétitivité. Au final, une "baisse des coûts du travail" peut s'avérer peu efficace, voire négative pour la croissance, surtout si elle décrétée de manière générale et uniforme. D'autres facteurs de compétitivité ** peuvent alors être utilisés et venir en compensation d'une politique de protection sociale mesurée et vertueuse pour la Nation .
Quant à la relation entre croissance et emploi, elle ne peut être justement appréciée si l'on ne fait pas intervenir le facteur "productivité". Une hausse de la productivité entraîne en effet, soit une diminution de l'emploi (pour une production égale), soit nécessite un gain de compétitivité pour écouler le surplus de production (à emploi égal) de façon sûre (on en revient à la question précédente si ce gain est envisagé par une "baisse du coût du travail"). D'une façon générale, la croissance ne traduit une hausse de l'emploi que si cette augmentation de croissance est supérieure à celle créée par l'amélioration de la productivité dans la même période. Si on recherche ce surplus de croissance par "la baisse du coût du travail", va-t-on l'obtenir ?
Mon étonnement ne baissera pas, lui, si je continue à entendre : " la baisse du coût du travail va créer de la croissance, donc de l'emploi " ... sans considérations complémentaires un peu plus expertes !!
* ... et leur écoulement marchand; doit-on considérer en effet qu'une augmentation du stock d'invendus est un accrois -
sement de richesse ?
** adaptation anticipée à la demande et aux goûts; adaptation anticipée aux exigences sociales et environnementales;
patriotisme économique "intelligent"; qualité et confiance technique; confiance commerciale; qualité du service après-
vente; diversification des possibilités de paiement; ... .
J'entends régulièrement énoncée avec beaucoup d'assurance une prétendue "loi générale" de l'économie (...française?):
" La baisse du coût du travail fait baisser les prix, croître la compétitivité des biens et des services, ce qui crée de la
croissance et donc de l'emploi! ".
Notons d'abord que la croissance n'est pas une source, une cause de richesse, elle n'est que la mesure de l'augmentation de la production (éventuellement négative!) de biens et de services* en valeur (euros, dollars, yens, roubles, ...). Deux observations tombent alors sous le sens.
Une baisse des prix (obtenue par la baisse du "coût du travail", ou autrement) fait diminuer la valeur de la production et la croissance, dont le chiffre prend en compte cet effet. Celle-ci ne devient positive que si l'augmentation des ventes qui résulte de cette baisse des prix (compétitivité des produits) compense la perte de valeur. Or, la compétitivité par les prix est marquée par des "effets de seuil" (la décision d'achat nécessite souvent une forte baisse de prix). Une "baisse du coût du travail" par les salaires a aussi un effet négatif sur la qualité ou le volume de production (motivation des salariés, perte de cohésion au sein de l'entreprise, ...) et sur le pouvoir d'achat des ménages (première source de croissance en France). La baisse des taxes (charges) peut entraîner une perte de protection sociale à racheter par les salariés (à meilleur prix ?), et enfin la composante "coût du travail" dans le prix des produits est très variable suivant leur nature (bien moindre dans les produits industriels que dans les services, en général) et donc d'une efficacité très variable sur leur compétitivité. Au final, une "baisse des coûts du travail" peut s'avérer peu efficace, voire négative pour la croissance, surtout si elle décrétée de manière générale et uniforme. D'autres facteurs de compétitivité ** peuvent alors être utilisés et venir en compensation d'une politique de protection sociale mesurée et vertueuse pour la Nation .
Quant à la relation entre croissance et emploi, elle ne peut être justement appréciée si l'on ne fait pas intervenir le facteur "productivité". Une hausse de la productivité entraîne en effet, soit une diminution de l'emploi (pour une production égale), soit nécessite un gain de compétitivité pour écouler le surplus de production (à emploi égal) de façon sûre (on en revient à la question précédente si ce gain est envisagé par une "baisse du coût du travail"). D'une façon générale, la croissance ne traduit une hausse de l'emploi que si cette augmentation de croissance est supérieure à celle créée par l'amélioration de la productivité dans la même période. Si on recherche ce surplus de croissance par "la baisse du coût du travail", va-t-on l'obtenir ?
Mon étonnement ne baissera pas, lui, si je continue à entendre : " la baisse du coût du travail va créer de la croissance, donc de l'emploi " ... sans considérations complémentaires un peu plus expertes !!
* ... et leur écoulement marchand; doit-on considérer en effet qu'une augmentation du stock d'invendus est un accrois -
sement de richesse ?
** adaptation anticipée à la demande et aux goûts; adaptation anticipée aux exigences sociales et environnementales;
patriotisme économique "intelligent"; qualité et confiance technique; confiance commerciale; qualité du service après-
vente; diversification des possibilités de paiement; ... .
max mayneris- Nombre de messages : 215
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