Commentaires d'un lendemain de fièvre !
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Commentaires d'un lendemain de fièvre !
COMMENTAIRES D'UN LENDEMAIN DE FIEVRE
L'accès de fièvre sociale de ses dernières semaines incite à une réflexion sur les causes de cette situation, épurée de toute considération "politicienne". Comme beaucoup, je n'ai pas échappé à cette tentation, et deux "idées" me sont venues assez vite à l'esprit*.
La première observation est que notre niveau de "dépense sociale" ( le plus fort des Pays riches ) n'a pas empêché les ménages les moins favorisés de se sentir oubliés. Il y a donc, manifestement, un problème de gestion et de distribution de cette dépense sociale. Un premier enseignement est alors, par exemple, qu'un peu plus d'indexation (... raisonnable !) de la dépense sociale sur les revenus des bénéficiaires peut permettre de la distribuer plus efficacement, sans rien demander de plus à l'Etat ou aux entreprises, sans augmenter la dépense publique ou la dette. De même, un peu de rigueur dans son contenu, un peu de responsabilisation individuelle dans son utilisation, peuvent en faire baisser le niveau.
La deuxième observation est que cette "fièvre" est venue incontestablement à la suite de l'austérité infligée aux "ménages". Ce traitement sévère résulte des arbitrages entre trois paramètres de notre économie: le niveau des déficits publics, le niveau des prélèvements obligatoires (lié à celui de la dépense publique), la compétitivité des entreprises .
Pour favoriser l'emploi, nos dirigeants semblent avoir misé sur les chefs d'entreprise depuis plusieurs années, et notamment sur l'amélioration de leurs performances de production et d'exportation: c'est ainsi que la "folie" des 35 heures a été écartée, qu'ont été décidées la défiscali - sation des heures supplémentaires (qui bénéficie aux entreprises autant qu"aux particuliers), la mise en place du C.I.C.E, puis l'allègement des charges, le renforcement de la flexibilité de l'emploi dans les entreprises ( et l'augmentation consécutive de l'indemnisation du chômage à court terme), la transformation de l'ISF en récompense de l'investissement productif pour les entreprises, ... Les pertes pour l'Etat occasion - nées par ces décisions n'ont, hélas, jamais été compensées par une baisse significative de la dépense publique, nécessaire pour les rendre prometteuses. La conséquence était donc soit l'augmentation de la dette, déjà forte pour nos successeurs et jugée excessive par l'adminis - tration de Bruxelles, soit l'alourdissement de la charge des ménages. Qui donc a "trinqué"? ... Les ménages, bien sûr ! Un économiste note (je n'ai pas vérifié ses chiffres):
" Entre 2009 et 2014, les prélèvements obligatoires se sont redressés de 3,6 points de PIB , ... Diminution en 2014 pour s’établir à 44,4% en 2016 .
Sur la période 2011-2016 : le taux de prélèvement sur les ménages atteint un plus haut niveau historique alors que celui sur les entreprises revient en 2016 à un niveau inférieur à celui d’avant la crise de 2008 (la très forte augmentation de la fiscalité sur les ménages depuis 2011 aurait conduit à une augmentation des prélèvements de 1400 euros en moyenne par ménage depuis 2011).
En 2018, les prélèvements sur les ménages augmentent de 4,5 milliards € ! " .
Cela a abouti aux ... "gilets jaunes" .
Il nous reste à espérer, maintenant, que les entreprises vont aussi contribuer à "calmer le jeu", et surtout vont permettre de revigorer l'exportation et la consommation intérieure ( accompagnée par un peu de "patriotisme économique" des consommateurs, à faciliter) pour réduire le chômage. Vraisemblablement, les chefs d'entreprise vont continuer à clamer, non sans raison, qu'il faut encore baisser sensiblement la dépense publique. Ils serait, dans ce cas, particulièrement utile et "positif" qu'ils suggèrent dans quels secteurs de la dépense publique le "ménage" serait judicieux, puisque nos dirigeants ne parviennent pas à se décider ... Nous leur serions très reconnaissants de ces conseils !
* une troisième, plus banale et évidente, est la nécessté de renforcer l'efficacité des mesures de lutte contre l'évasion fiscale .
L'accès de fièvre sociale de ses dernières semaines incite à une réflexion sur les causes de cette situation, épurée de toute considération "politicienne". Comme beaucoup, je n'ai pas échappé à cette tentation, et deux "idées" me sont venues assez vite à l'esprit*.
La première observation est que notre niveau de "dépense sociale" ( le plus fort des Pays riches ) n'a pas empêché les ménages les moins favorisés de se sentir oubliés. Il y a donc, manifestement, un problème de gestion et de distribution de cette dépense sociale. Un premier enseignement est alors, par exemple, qu'un peu plus d'indexation (... raisonnable !) de la dépense sociale sur les revenus des bénéficiaires peut permettre de la distribuer plus efficacement, sans rien demander de plus à l'Etat ou aux entreprises, sans augmenter la dépense publique ou la dette. De même, un peu de rigueur dans son contenu, un peu de responsabilisation individuelle dans son utilisation, peuvent en faire baisser le niveau.
La deuxième observation est que cette "fièvre" est venue incontestablement à la suite de l'austérité infligée aux "ménages". Ce traitement sévère résulte des arbitrages entre trois paramètres de notre économie: le niveau des déficits publics, le niveau des prélèvements obligatoires (lié à celui de la dépense publique), la compétitivité des entreprises .
Pour favoriser l'emploi, nos dirigeants semblent avoir misé sur les chefs d'entreprise depuis plusieurs années, et notamment sur l'amélioration de leurs performances de production et d'exportation: c'est ainsi que la "folie" des 35 heures a été écartée, qu'ont été décidées la défiscali - sation des heures supplémentaires (qui bénéficie aux entreprises autant qu"aux particuliers), la mise en place du C.I.C.E, puis l'allègement des charges, le renforcement de la flexibilité de l'emploi dans les entreprises ( et l'augmentation consécutive de l'indemnisation du chômage à court terme), la transformation de l'ISF en récompense de l'investissement productif pour les entreprises, ... Les pertes pour l'Etat occasion - nées par ces décisions n'ont, hélas, jamais été compensées par une baisse significative de la dépense publique, nécessaire pour les rendre prometteuses. La conséquence était donc soit l'augmentation de la dette, déjà forte pour nos successeurs et jugée excessive par l'adminis - tration de Bruxelles, soit l'alourdissement de la charge des ménages. Qui donc a "trinqué"? ... Les ménages, bien sûr ! Un économiste note (je n'ai pas vérifié ses chiffres):
" Entre 2009 et 2014, les prélèvements obligatoires se sont redressés de 3,6 points de PIB , ... Diminution en 2014 pour s’établir à 44,4% en 2016 .
Sur la période 2011-2016 : le taux de prélèvement sur les ménages atteint un plus haut niveau historique alors que celui sur les entreprises revient en 2016 à un niveau inférieur à celui d’avant la crise de 2008 (la très forte augmentation de la fiscalité sur les ménages depuis 2011 aurait conduit à une augmentation des prélèvements de 1400 euros en moyenne par ménage depuis 2011).
En 2018, les prélèvements sur les ménages augmentent de 4,5 milliards € ! " .
Cela a abouti aux ... "gilets jaunes" .
Il nous reste à espérer, maintenant, que les entreprises vont aussi contribuer à "calmer le jeu", et surtout vont permettre de revigorer l'exportation et la consommation intérieure ( accompagnée par un peu de "patriotisme économique" des consommateurs, à faciliter) pour réduire le chômage. Vraisemblablement, les chefs d'entreprise vont continuer à clamer, non sans raison, qu'il faut encore baisser sensiblement la dépense publique. Ils serait, dans ce cas, particulièrement utile et "positif" qu'ils suggèrent dans quels secteurs de la dépense publique le "ménage" serait judicieux, puisque nos dirigeants ne parviennent pas à se décider ... Nous leur serions très reconnaissants de ces conseils !
* une troisième, plus banale et évidente, est la nécessté de renforcer l'efficacité des mesures de lutte contre l'évasion fiscale .
max mayneris- Nombre de messages : 215
Age : 78
Localisation : Dax
Date d'inscription : 21/01/2016
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