La "quadrature du cercle" !
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La "quadrature du cercle" !
LA QUADRATURE DU CERCLE
Le "ras-le-bol" fiscal et les difficultés budgétaires des ménages exprimés ces jours derniers ne sont vraisemblablement pas une "posture politique" (politicienne), ils sont réels. Quelques données de base permettent d'en saisir les fondements et la "problématique".
Les prélèvements obligatoires ( environ 55% du PIB !) servent à "payer" la dépense publique. Celle-ci est constituée de trois "blocs" principaux que l'on évalue approximativement par rapport au PIB :
- Dépenses de l'Etat (hors contribution à la dép. sociale*) : 15% PIB, 27% dép. publique
- Dépenses des Coll. Terr **. ( .... " .....* ) : 5% PIB, 9% dép. publique
- Dépenses sociales * : 35% PIB, 64% dép. publique
Repères. PIB de la France (richesse produite par an): environ 2500 milliards € . Budget de l'Etat: environ 400 milliards €
On constate que la plus grosse part de la dépense publique est sociale. Or, les catégories les moins favorisées se sentent très maltraitées, ou plus exactement injustement traitées ! Il est donc assez hasardeux d'affirmer que seule la réduction de la dépense publique ( principalement sociale) va résoudre le problème, et se contenter de cela.
On pourrait en conclure, en revanche, que cette dépense sociale est mal distribuée, ou mal gérée. Une première part de la solution est peut-être là: distribuer cette dépense sociale prioritairement à ceux qui en ont le plus besoin ... Sa bonne gestion nécessite aussi, incontestablement, un renforcement des moyens de contôle des allocations, de la rigueur dans la constitution de cette dépense. Il ne s'agit pas de "fliquer" les allocataires, mais de s'assurer de la justice et de la justesse de ces dépenses. Il faudra beaucoup de perspicacité, de "poigne" et de pédagogie pour faire ainsi diminuer la dépense sociale. Ceux à qui on va baisser ou supprimer des allocations ne vont pas tarder à crier au scandale, ... et ce ne sont pas les plus nécessiteux ! On décèle aussi, dans les chiffres de la dépense publique, l'importance de la réforme des retraites.
Diminuer les dépenses de l'Etat ou des Coll. Terr. n'aura qu'un effet limité (je rappelle, par exemple, qu'il faudrait "virer" 20% des agents de l'Etat pour obtenir une baisse immédiate de 4% de la dé - pense de l'Etat, soit 1,1 % de la dépense publique ! cf. PLF 2019). Ou alors, il faut s'attaquer sensiblement aux grandes fonctions régaliennes (Armées, Diplomatie, Police, Justice, Education, Hôpitaux ), ce qui est dangereux pour la sécurité des Français, pour la grandeur de la Nation réduite à celle de la "noblesse" du marché. On peut, certes, améliorer la rentabilité de ces administrations régaliennes, diminuer au strict nécessaire les fonctions étatiques, les donner à la charge du privé en escomptant une meilleure gestion. On ne gagnera que "n" % (gains ainsi réalisés) de 27% de la dépense publique (et "n" n'est peut être pas aussi élevé qu'on le dit facilement !). Le "millefeuille" administratif** peut aussi procurer quelques économies ( sans doute moins qu'on le croit, au vu du montant des dépenses des coll. terr.), mais il est rejeté par le monde des "élus" ...
L'injustice ressentie de notre système social peut aussi se justifier par une fiscalité peu claire et tenue pour peu "redistri - butive". De ce point de vue, il faut observer que toute fiscalité non "progressive" est jugée injuste (à tort ou à raison). C'est le cas de la TVA, de la CSG, des taxes sur les carburants, notamment. Or, la TVA et la taxe sur les carburants représentent à peu près 50% de la ponction fiscale de l'Etat, la CSG ... je ne sais pas , l'impôt sur le revenu moins de
25% .
Peut-on faire un effort dans ce domaine ? Pas sûr, si on observe la "progressivité" actuelle de l'impôt sur le revenu***. On pourrait rendre la CSG progressive, faire varier plus sensiblement le poids de la TVA selon la nécessité de la consommation ..., mais prudemment pour ne pas déclencher un exode**** !
Une autre raison de l'injustice ressentie est dans la divulgation de plus en plus fréquente des "échappatoires" à l'impôt
(fraude, évasion, niches, ...). C'est sans doute là que se trouve la plus forte source d'amélioration de la situation. Les moyens de l'identifier, de la localiser, ne sont peut-être pas encore au "top", et seront peut-être peu populaires ... Ils demanderont, là encore, de la "poigne", de la perspicacité, ... et aussi de la prudence pour ne pas déclencher un exo - de**** ! Cette solution devra aussi faire face au "dumping" fiscal.
Enfin, n'oublions pas que ces questions sont très liées au problème de l'emploi et des salaires. Pour ne pas augmenter la dépense sociale, une bonne façon est d'augmenter les salaires. Mais l'augmentation des salaires pèse sur la compétitivité à l'export ( ... le "dumping" social), sur l'auto-investissement des entreprises, sur la rémunération des actionnaires, donc sur l'emploi. La diminution des "charges" des entreprises n'agit pas non plus sur la compétitivité si elle est répercutée sur les salaires ... Il faut donc trouver d'autres voies que les seuls prix pour agir sur la compétitivité (qualité, innovation, service après-vente, anticipation des besoins et des désirs, emprunts peu onéreux ... ).
A nos "élus", ... et à nos chefs d'entreprises, de résoudre la "quadrature du cercle" . Qu 'ils demandent conseil à Mr Vilani, la résolution des pire difficultés mathématiques, ... il s'y connait !!
* fonds publics constitués par des cotisations ( pour 80% environ) et par des allocations de l'Etat et des coll. terr. (pour 20% environ), gérés par des organismes publics. Ces dépenses sont allouées, pour l'essentiel (... et "à la louche"), aux retraites (40% environ), à la santé (40% environ), à l'emploi, chômage, insertion (10% environ), à la Famille (10% envi - ron).
** les coll. terr. c'est, en gros : 13 régions métropolitaines,101 départements, 35 416 communes, 2145 établissements publics de coopération intercommunale (EPCI recensés en 2014 ) .
*** Il y a actuellement 5 tranches d'impôt sur le revenu :
- exonération jusqu'à 850€ / mois;
- 14% d'imposition de la part inférieure à 2300€ / mois et sup. à la précédente;
- 30% d'imposition de la part de revenus inférieure à 6200€ / mois et sup. à la précédente;
- 41% d'imposition de la part de revenus inférieure à 13 000€ / mois et sup. à la précédente;
- 45% d'imposition de la part de revenus supérieure à 13 000€/ mois .
Il est plus "parlant" d'identifier ces tranches par rapport à des revenus mensuels qu'annuels. Notons que le "sa - laire médian" (et non le revenu médian), en France, est de 1800€ .
**** peut-on trouver un moyen de renforcer le "sentiment patriotique" des plus fortunés, de plus en plus tournés vers la mondialisation et les délices du dumping fiscal, plutôt que vers l'action politique loyale et "à découvert" ?
Le "ras-le-bol" fiscal et les difficultés budgétaires des ménages exprimés ces jours derniers ne sont vraisemblablement pas une "posture politique" (politicienne), ils sont réels. Quelques données de base permettent d'en saisir les fondements et la "problématique".
Les prélèvements obligatoires ( environ 55% du PIB !) servent à "payer" la dépense publique. Celle-ci est constituée de trois "blocs" principaux que l'on évalue approximativement par rapport au PIB :
- Dépenses de l'Etat (hors contribution à la dép. sociale*) : 15% PIB, 27% dép. publique
- Dépenses des Coll. Terr **. ( .... " .....* ) : 5% PIB, 9% dép. publique
- Dépenses sociales * : 35% PIB, 64% dép. publique
Repères. PIB de la France (richesse produite par an): environ 2500 milliards € . Budget de l'Etat: environ 400 milliards €
On constate que la plus grosse part de la dépense publique est sociale. Or, les catégories les moins favorisées se sentent très maltraitées, ou plus exactement injustement traitées ! Il est donc assez hasardeux d'affirmer que seule la réduction de la dépense publique ( principalement sociale) va résoudre le problème, et se contenter de cela.
On pourrait en conclure, en revanche, que cette dépense sociale est mal distribuée, ou mal gérée. Une première part de la solution est peut-être là: distribuer cette dépense sociale prioritairement à ceux qui en ont le plus besoin ... Sa bonne gestion nécessite aussi, incontestablement, un renforcement des moyens de contôle des allocations, de la rigueur dans la constitution de cette dépense. Il ne s'agit pas de "fliquer" les allocataires, mais de s'assurer de la justice et de la justesse de ces dépenses. Il faudra beaucoup de perspicacité, de "poigne" et de pédagogie pour faire ainsi diminuer la dépense sociale. Ceux à qui on va baisser ou supprimer des allocations ne vont pas tarder à crier au scandale, ... et ce ne sont pas les plus nécessiteux ! On décèle aussi, dans les chiffres de la dépense publique, l'importance de la réforme des retraites.
Diminuer les dépenses de l'Etat ou des Coll. Terr. n'aura qu'un effet limité (je rappelle, par exemple, qu'il faudrait "virer" 20% des agents de l'Etat pour obtenir une baisse immédiate de 4% de la dé - pense de l'Etat, soit 1,1 % de la dépense publique ! cf. PLF 2019). Ou alors, il faut s'attaquer sensiblement aux grandes fonctions régaliennes (Armées, Diplomatie, Police, Justice, Education, Hôpitaux ), ce qui est dangereux pour la sécurité des Français, pour la grandeur de la Nation réduite à celle de la "noblesse" du marché. On peut, certes, améliorer la rentabilité de ces administrations régaliennes, diminuer au strict nécessaire les fonctions étatiques, les donner à la charge du privé en escomptant une meilleure gestion. On ne gagnera que "n" % (gains ainsi réalisés) de 27% de la dépense publique (et "n" n'est peut être pas aussi élevé qu'on le dit facilement !). Le "millefeuille" administratif** peut aussi procurer quelques économies ( sans doute moins qu'on le croit, au vu du montant des dépenses des coll. terr.), mais il est rejeté par le monde des "élus" ...
L'injustice ressentie de notre système social peut aussi se justifier par une fiscalité peu claire et tenue pour peu "redistri - butive". De ce point de vue, il faut observer que toute fiscalité non "progressive" est jugée injuste (à tort ou à raison). C'est le cas de la TVA, de la CSG, des taxes sur les carburants, notamment. Or, la TVA et la taxe sur les carburants représentent à peu près 50% de la ponction fiscale de l'Etat, la CSG ... je ne sais pas , l'impôt sur le revenu moins de
25% .
Peut-on faire un effort dans ce domaine ? Pas sûr, si on observe la "progressivité" actuelle de l'impôt sur le revenu***. On pourrait rendre la CSG progressive, faire varier plus sensiblement le poids de la TVA selon la nécessité de la consommation ..., mais prudemment pour ne pas déclencher un exode**** !
Une autre raison de l'injustice ressentie est dans la divulgation de plus en plus fréquente des "échappatoires" à l'impôt
(fraude, évasion, niches, ...). C'est sans doute là que se trouve la plus forte source d'amélioration de la situation. Les moyens de l'identifier, de la localiser, ne sont peut-être pas encore au "top", et seront peut-être peu populaires ... Ils demanderont, là encore, de la "poigne", de la perspicacité, ... et aussi de la prudence pour ne pas déclencher un exo - de**** ! Cette solution devra aussi faire face au "dumping" fiscal.
Enfin, n'oublions pas que ces questions sont très liées au problème de l'emploi et des salaires. Pour ne pas augmenter la dépense sociale, une bonne façon est d'augmenter les salaires. Mais l'augmentation des salaires pèse sur la compétitivité à l'export ( ... le "dumping" social), sur l'auto-investissement des entreprises, sur la rémunération des actionnaires, donc sur l'emploi. La diminution des "charges" des entreprises n'agit pas non plus sur la compétitivité si elle est répercutée sur les salaires ... Il faut donc trouver d'autres voies que les seuls prix pour agir sur la compétitivité (qualité, innovation, service après-vente, anticipation des besoins et des désirs, emprunts peu onéreux ... ).
A nos "élus", ... et à nos chefs d'entreprises, de résoudre la "quadrature du cercle" . Qu 'ils demandent conseil à Mr Vilani, la résolution des pire difficultés mathématiques, ... il s'y connait !!
* fonds publics constitués par des cotisations ( pour 80% environ) et par des allocations de l'Etat et des coll. terr. (pour 20% environ), gérés par des organismes publics. Ces dépenses sont allouées, pour l'essentiel (... et "à la louche"), aux retraites (40% environ), à la santé (40% environ), à l'emploi, chômage, insertion (10% environ), à la Famille (10% envi - ron).
** les coll. terr. c'est, en gros : 13 régions métropolitaines,101 départements, 35 416 communes, 2145 établissements publics de coopération intercommunale (EPCI recensés en 2014 ) .
*** Il y a actuellement 5 tranches d'impôt sur le revenu :
- exonération jusqu'à 850€ / mois;
- 14% d'imposition de la part inférieure à 2300€ / mois et sup. à la précédente;
- 30% d'imposition de la part de revenus inférieure à 6200€ / mois et sup. à la précédente;
- 41% d'imposition de la part de revenus inférieure à 13 000€ / mois et sup. à la précédente;
- 45% d'imposition de la part de revenus supérieure à 13 000€/ mois .
Il est plus "parlant" d'identifier ces tranches par rapport à des revenus mensuels qu'annuels. Notons que le "sa - laire médian" (et non le revenu médian), en France, est de 1800€ .
**** peut-on trouver un moyen de renforcer le "sentiment patriotique" des plus fortunés, de plus en plus tournés vers la mondialisation et les délices du dumping fiscal, plutôt que vers l'action politique loyale et "à découvert" ?
max mayneris- Nombre de messages : 215
Age : 78
Localisation : Dax
Date d'inscription : 21/01/2016
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