La raison des dividendes
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La raison des dividendes
La raison des dividendes
Un débat a surgi à propos de la part des bénéfices des entreprises redistribuée en dividendes. Beaucoup d'observateurs se scandalisent du bilan, ou le feignent. D'autres,
comme moi, s'étonnent et s'amusent de ces émois ! Rappelons en effet quelques principes de fonctionnement de notre système économique.
Le pouvoir dans les entreprises (base de notre système économique) est donné aux détenteurs du capital. C'est plutôt une bonne idée si on veut trouver du capital en vue
de créer ou développer des entreprises, et du travail. Ce sont donc ces détenteurs du capital qui décident de l'emploi des bénéfices des entreprises. Pas étonnant qu'ils ne "s'oublient pas" . Mais les vrais raisons du phénomène décrié sont moins triviales. Il y en a au moins deux :
- les dividendes sont la part sûre, "sonnante et trébuchante", des revenus du capital investi dans l'entreprise; l'autre part est réalisée dans la cotation de l'action en Bourse* et dépend donc du "marché" et de ses aléas; sa disponibilité est aussi moins facile; les dividendes font ainsi baisser la part de risque pris par l'investisseur qui peut utiliser ce revenu à sa convenance, diversifier ses placements, ... ;
- les dividendes (et autres avantages) font l'objet d'une compétition entre les détenteurs du pouvoir économique qui échappe au sens commun; la démesure (jugement
du "citoyen moyen") est la mesure des scores affichés dans ce concours, qui permet de financer les "signes extérieurs de richesse" et organise le "classement international"
des détenteurs du pouvoir économique. La "morale" est un argument d'une grande tristesse et d'une grande ingénuité pour enrayer le phénomène qui touche toute forme de détention du pouvoir, s'il n'y a pas de "contre-pouvoir". Il n'y a rien de surprenant dans cette sorte "d'effet de caste" !
Cette "fuite en avant" est donc naturelle si elle ne trouve pas d'obstacles. Le premier frein pourrait être celui de trois autres mécanismes de l'économie de l'entreprise: l'autofinancement de l'entreprise fait baisser le coût du capital nécessaire à son développement; la rémunération des salariés pèse sur la qualité du recrutement si le "marché
du travail" fonctionne de façon concurrentielle; l'efficacité de l'entreprise dépend de la satisfaction des salariés. La "bonne marche" d'une entreprise (compétitivité, qualité des produits, ...) conditionne ses résultats et impacte le cours de Bourse, en principe. L'expérience montre que ces mécanismes sont d'une efficacité relative pour contrecarrer, au final, l'intérêt des dividendes.
Mais la "régulation" du système peut aussi être tentée par intervention d'un "contre-pouvoir" politique, sans excès idéologique. Celui-ci peut se soucier de rendre le "marché
du travail" plus concurrentiel en facilitant la mobilité technique et géographique des salariés. Il peut aussi, par des interventions fiscales "raisonnables" encourager diverse -
ment l'emploi des bénéfices des entreprises. N'oublions pas quand même que les "politiques" ont un grand besoin du soutien des détenteurs de capitaux pour exercer leur activité ! Le contre-pouvoir politique sera donc généralement "prudent", à la mesure de son besoin en capital, dans son intérêt .
Comment donc réguler l'emploi des bénéfices des entreprises pour "le bien commun" ? Question très délicate qui relève vraisemblablement du rapport de puissance entre le pouvoir politique et le pouvoir économique. Il y a effectivement de quoi s'amuser d'une telle perspective !!
* pour les sociétés non cotées, l'investissement sera normalement assuré par le système bancaire dont le "dividende" est le taux d'intérêt du prêt, lorsque la banque consent à
prêter. Des particuliers peuvent jouer ce rôle de "banquier".
Un débat a surgi à propos de la part des bénéfices des entreprises redistribuée en dividendes. Beaucoup d'observateurs se scandalisent du bilan, ou le feignent. D'autres,
comme moi, s'étonnent et s'amusent de ces émois ! Rappelons en effet quelques principes de fonctionnement de notre système économique.
Le pouvoir dans les entreprises (base de notre système économique) est donné aux détenteurs du capital. C'est plutôt une bonne idée si on veut trouver du capital en vue
de créer ou développer des entreprises, et du travail. Ce sont donc ces détenteurs du capital qui décident de l'emploi des bénéfices des entreprises. Pas étonnant qu'ils ne "s'oublient pas" . Mais les vrais raisons du phénomène décrié sont moins triviales. Il y en a au moins deux :
- les dividendes sont la part sûre, "sonnante et trébuchante", des revenus du capital investi dans l'entreprise; l'autre part est réalisée dans la cotation de l'action en Bourse* et dépend donc du "marché" et de ses aléas; sa disponibilité est aussi moins facile; les dividendes font ainsi baisser la part de risque pris par l'investisseur qui peut utiliser ce revenu à sa convenance, diversifier ses placements, ... ;
- les dividendes (et autres avantages) font l'objet d'une compétition entre les détenteurs du pouvoir économique qui échappe au sens commun; la démesure (jugement
du "citoyen moyen") est la mesure des scores affichés dans ce concours, qui permet de financer les "signes extérieurs de richesse" et organise le "classement international"
des détenteurs du pouvoir économique. La "morale" est un argument d'une grande tristesse et d'une grande ingénuité pour enrayer le phénomène qui touche toute forme de détention du pouvoir, s'il n'y a pas de "contre-pouvoir". Il n'y a rien de surprenant dans cette sorte "d'effet de caste" !
Cette "fuite en avant" est donc naturelle si elle ne trouve pas d'obstacles. Le premier frein pourrait être celui de trois autres mécanismes de l'économie de l'entreprise: l'autofinancement de l'entreprise fait baisser le coût du capital nécessaire à son développement; la rémunération des salariés pèse sur la qualité du recrutement si le "marché
du travail" fonctionne de façon concurrentielle; l'efficacité de l'entreprise dépend de la satisfaction des salariés. La "bonne marche" d'une entreprise (compétitivité, qualité des produits, ...) conditionne ses résultats et impacte le cours de Bourse, en principe. L'expérience montre que ces mécanismes sont d'une efficacité relative pour contrecarrer, au final, l'intérêt des dividendes.
Mais la "régulation" du système peut aussi être tentée par intervention d'un "contre-pouvoir" politique, sans excès idéologique. Celui-ci peut se soucier de rendre le "marché
du travail" plus concurrentiel en facilitant la mobilité technique et géographique des salariés. Il peut aussi, par des interventions fiscales "raisonnables" encourager diverse -
ment l'emploi des bénéfices des entreprises. N'oublions pas quand même que les "politiques" ont un grand besoin du soutien des détenteurs de capitaux pour exercer leur activité ! Le contre-pouvoir politique sera donc généralement "prudent", à la mesure de son besoin en capital, dans son intérêt .
Comment donc réguler l'emploi des bénéfices des entreprises pour "le bien commun" ? Question très délicate qui relève vraisemblablement du rapport de puissance entre le pouvoir politique et le pouvoir économique. Il y a effectivement de quoi s'amuser d'une telle perspective !!
* pour les sociétés non cotées, l'investissement sera normalement assuré par le système bancaire dont le "dividende" est le taux d'intérêt du prêt, lorsque la banque consent à
prêter. Des particuliers peuvent jouer ce rôle de "banquier".
max mayneris- Nombre de messages : 215
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Date d'inscription : 21/01/2016
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