J'étudie, donc je suis !
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J'étudie, donc je suis !
J'étudie, donc je suis !
Les étudiants se remettent à manifester dans les universités. Ce n'est pas un mal a priori, si les manifestations sont maîtrisées. La justification du mouvement
étudiant a toutefois quelque chose de répétitif, de sempiternel même : "Non à la sélection", "Non à la soumission au marché" , les deux revendications étant
effectivement liées.
Il semble donc illusoire de faire admettre aux étudiants (au moins à ceux qui dirigent les manifs) que la sélection est un corollaire de l'adaptation en se référant,
avec prudence, aux thèses scientifiques (et non politiques) de C.R Darwin.
Il est pourtant compréhensible que la sélection à l'entrée de l'université est nécessaire, si l'on veut adoucir celle qui sera subie à la sortie. Qu'on le veuille ou non,
le débouché de l'enseignement primaire, secondaire, puis supérieur (le mot seul évoque une idée de sélection plutôt mal "encaissée" !) est l'entrée dans le monde
du travail pour une majorité d'étudiants. Il est certain que le travail, idéalement, devrait permettre l'épanouissement maximum de chacun. Il devrait donc être choisi.
Mais le travail vise surtout à produire les biens et les services ressentis comme utiles, nécessaires, ou simplement attractifs, par la société. Cette subordination au pragmatisme s'exerce à l'évidence dans l'entreprise. Le secteur "étatique" (20% des emplois environ) est tenu pour mieux accueillir les vocations plus "idéalistes".
Ces deux systèmes d'offre de travail sont incontestablement sélectifs l'un et l'autre: on est fonctionnaire par concours public, on est recruté dans l'entreprise après
examen de CV, entretien, … La sélection est alors d'autant plus rude que le nombre de candidats à l'emploi est important. C'est la loi du "marché du travail" ! Comment
y échapper ? Est-il possible d'adapter les besoins de la société aux aspirations des étudiants ? " J'étudie , donc je suis" ne peut suffire à l'exiger. C'est vrai, on essaye
plutôt, aujourd'hui, de canaliser les désirs des étudiants en fonction des besoins de la société en compétences, qualifications … , pour prévenir les cruelles douleurs à
supporter ensuite, sans cela .
L'université n'est pas qu'une machine à sélectionner. Sa vocation la plus noble est la collecte du savoir, la prise en charge de son avancement, sa diffusion. Ces tâches ne
sont pas exclusives de la préparation des étudiants à l'insertion imminente dans le monde du travail, à la confrontation à son "marché". On peut les associer dans la mis -
sion de cette Institution.
Il faut que les étudiants soient conscients, aussi, que délivrer du savoir nécessite des moyens et des talents payés par le contribuable , en concurrence avec bien d'autres besoins à satisfaire. Là encore, il y aura une sélection, qui incombe à la Nation . On n'en sort pas !
Plutôt que de s'attaquer à "la sélection" et au "marché" en tant que principes, peut-être les étudiants pourraient-ils s'intéresser aux biens et aux services vers lesquels ils
vont être orientés dans le travail, essayer de peser un peu sur ces choix ? Leur sort est sans doute déjà scellé à court et moyen terme, c'est celui de leurs enfants qu'ils prépareraient de cette manière (… en évitant de détruire les biens dont ils bénéficient déjà).
Les étudiants se remettent à manifester dans les universités. Ce n'est pas un mal a priori, si les manifestations sont maîtrisées. La justification du mouvement
étudiant a toutefois quelque chose de répétitif, de sempiternel même : "Non à la sélection", "Non à la soumission au marché" , les deux revendications étant
effectivement liées.
Il semble donc illusoire de faire admettre aux étudiants (au moins à ceux qui dirigent les manifs) que la sélection est un corollaire de l'adaptation en se référant,
avec prudence, aux thèses scientifiques (et non politiques) de C.R Darwin.
Il est pourtant compréhensible que la sélection à l'entrée de l'université est nécessaire, si l'on veut adoucir celle qui sera subie à la sortie. Qu'on le veuille ou non,
le débouché de l'enseignement primaire, secondaire, puis supérieur (le mot seul évoque une idée de sélection plutôt mal "encaissée" !) est l'entrée dans le monde
du travail pour une majorité d'étudiants. Il est certain que le travail, idéalement, devrait permettre l'épanouissement maximum de chacun. Il devrait donc être choisi.
Mais le travail vise surtout à produire les biens et les services ressentis comme utiles, nécessaires, ou simplement attractifs, par la société. Cette subordination au pragmatisme s'exerce à l'évidence dans l'entreprise. Le secteur "étatique" (20% des emplois environ) est tenu pour mieux accueillir les vocations plus "idéalistes".
Ces deux systèmes d'offre de travail sont incontestablement sélectifs l'un et l'autre: on est fonctionnaire par concours public, on est recruté dans l'entreprise après
examen de CV, entretien, … La sélection est alors d'autant plus rude que le nombre de candidats à l'emploi est important. C'est la loi du "marché du travail" ! Comment
y échapper ? Est-il possible d'adapter les besoins de la société aux aspirations des étudiants ? " J'étudie , donc je suis" ne peut suffire à l'exiger. C'est vrai, on essaye
plutôt, aujourd'hui, de canaliser les désirs des étudiants en fonction des besoins de la société en compétences, qualifications … , pour prévenir les cruelles douleurs à
supporter ensuite, sans cela .
L'université n'est pas qu'une machine à sélectionner. Sa vocation la plus noble est la collecte du savoir, la prise en charge de son avancement, sa diffusion. Ces tâches ne
sont pas exclusives de la préparation des étudiants à l'insertion imminente dans le monde du travail, à la confrontation à son "marché". On peut les associer dans la mis -
sion de cette Institution.
Il faut que les étudiants soient conscients, aussi, que délivrer du savoir nécessite des moyens et des talents payés par le contribuable , en concurrence avec bien d'autres besoins à satisfaire. Là encore, il y aura une sélection, qui incombe à la Nation . On n'en sort pas !
Plutôt que de s'attaquer à "la sélection" et au "marché" en tant que principes, peut-être les étudiants pourraient-ils s'intéresser aux biens et aux services vers lesquels ils
vont être orientés dans le travail, essayer de peser un peu sur ces choix ? Leur sort est sans doute déjà scellé à court et moyen terme, c'est celui de leurs enfants qu'ils prépareraient de cette manière (… en évitant de détruire les biens dont ils bénéficient déjà).
max mayneris- Nombre de messages : 215
Age : 78
Localisation : Dax
Date d'inscription : 21/01/2016
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