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Simagrées !

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Message  max mayneris Sam 30 Sep - 14:53

Simagrées !

"L'affaire" de l'ISF suscite beaucoup de commentaires. En voici quelques autres, en vue de … dédramatiser la question ( … un peu ambitieux !).

Commençons par rappeler l'histoire savoureuse (surtout dans sa conclusion) dite par Voltaire ( extraite de "L'homme aux 40 écus") :
" … Des hommes d'un génie profond lui (le ministre des Finances…) présentèrent des projets. L'un avait imaginé de mettre des impôts sur
l'esprit  : – tout le monde, disait-il , s'empressera de payer, personne ne voulant passer pour un sot. Le ministre lui répondit: je vous déclare
exempt de la taxe ! "
.  
Revenons à l'actualité  … :  instruits de cette fable, des hommes d'un génie profond (et cherchant un avantage) avaient imaginé de mettre un impôt
sur les grandes fortunes:   – tous les riches s'empresseront de payer, aucun d'entre eux ne voulant passer pour un indigent ! Comme espéré, le
Ministre des Finances leur répondit : je vous exempte de taxe ! … Et les riches ont fait leur valise !
 
La logique est plus que douteuse mais, dans son absurdité, dit bien que l'impôt et sa collecte sont des questions très délicates et souvent surprenantes
dans l'effet des décisions !

Les manœuvres sur l'ISF veulent aujourd'hui  "récompenser les riches qui investissent dans l'économie productive plutôt que dans la rente" . Bravo !
Pour l'instant, la récompense est évaluée à plus de 4 milliards d'euros. Un "geste commercial" non négligeable, qui vise surtout à ce que les "riches"
restent hexagonaux et qu'ils se lavent du sentiment d'être mal aimés, l'impôt sur la fortune étant depuis trop longtemps, selon eux, la punition d'avoir
eu l'audace d'être "riche" * !

Cessons ces simagrées !

L'impôt vise simplement à payer la dépense publique décidée pour mettre en œuvre une politique étatique économique, sociale, … Les recettes obtenues
par l'imposition du citoyen proviennent principalement de la ponction "moyenne" sur la multitude des revenus moyens et d'un appoint par la ponction plus
sévère des "hauts revenus", à condition qu'il en reste ! … Mais, en réalité, ce n'est jamais qu'un appoint ! Pourquoi donc tout ce "ramdam" !

Parce que l'ISF a valeur de symbole, faute d'efficacité réelle ! Sa puissance émotionnelle peut incontestablement conduire à des décisions inappropriées
sur le plan économique, par exemple la fuite des "fortunés" et du dynamisme qu'ils peuvent donner à l'économie autrement que par leur fortune (savoirs,
savoirs faire, relations et pouvoir d'influence, …). A contrario, il est risqué d'ignorer le refus d'accepter ces réalités par les moins fortunés.

Quant à l'appel à l'investissement productif, plutôt qu'à la rente, … parlons-en !
Le citoyen "fortuné", après avoir fait ses achats pour satisfaire ses "premières nécessités", son confort, ses désirs, se trouve devant l'épineux problème
d'investir ce qui lui reste encore de capital (tant mieux pour lui !). Il semblerait, au vu des manœuvres sur l'ISF, que son sens civique ne le porte pas
naturellement à investir dans l'économie nationale productive. Son sens des affaires l'engage plutôt à rechercher le meilleur "placement", la meilleure
"rente". Y a-t-il là quelque chose d'anormal ? Pour le faire changer d'attitude il faut donc, hélas, convertir l'investissement productif en une "rente" suffi -
samment intéressante ! Mais l'instauration d'une telle concurrence entre "les riches" et les banquiers (alliés stratégiques!) pour la mise à disposition de
capital est-elle vouée au succès ?

La consommation "de proximité" des riches a vraisemblablement plus d'effets immédiats sur le carnet de commandes" de nos entreprises que l'impôt sur
les grandes fortunes. Il n'est donc pas inutile de les inciter à rester "à proximité" !  N'est-ce pas le but des "manœuvres" sur l'ISF ?

En conclusion.
Au bout du compte, en matière d'impôts et de leur collecte, il semble raisonnable de cibler les critiques et les commentaires sur deux points:
- la dépense publique (son importance, son contenu, les deux aspects étant indissociables) car c'est elle qui détermine le niveau des prélèvements ;
- la politique de redistribution (à qui et à quels niveaux doit-on la consacrer), car c'est elle qui détermine la répartition "sociale" des prélèvements.  

Tout le reste n'est que simagrées ! Et il faut cesser de considérer la gestion de l'impôt comme une manoeuvre essentiellement politique. Elle est
d'abord un exercice économique ( … comptable ?), qui ne dispense pas, bien sûr, de considérations de justice, sociales et solidaires. Mais elle n'est
principalement, de fait, que la conséquence des choix politiques faits par ailleurs, qui déterminent la dépense publique et méritent autant de débats !




Et enfin, la "manoeuvre" sur l'ISF ne sera judicieuse et juste que si elle rapporte à l'économie plus que ce qu'elle coûte… Il faut patienter pour savoir !


* l'impôt sur les grandes fortunes se justifie toutefois s'il exploite judicieusement et justement le phénomène inévitable d'accumulation et de concentration
du capital. Dans ces conditions il n'est pas une punition, mais l'utilisation vertueuse et intelligente d'une évidente ressource .
max mayneris
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