" EN FRANCE, ON N'AIME PAS LES RICHES ! "
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" EN FRANCE, ON N'AIME PAS LES RICHES ! "
" En France, on n'aime pas les riches ! "
J'entends assez régulièrement cette complainte, encore récemment. Généralement proclamée par des personnes plutôt bien pourvues en patrimoine et en capital ( tant mieux, ... ce n'est pas une accusation ! ) , la formule me paraît un peu provocante .
- D'abord parce que cette généralisation n'est pas de "bon aloi" et traduit une tentative plutôt surprenante de " victimiser " une catégorie
de Français ( ou de "s'auto-victimiser", pour cette catégorie) ;
- ensuite, parce qu'elle semble faire une exception de la France; les Français seraient donc plus sots, plus rancu - niers, plus vindicatifs,
plus haineux qu'ailleurs , ... alors que la légèreté, la gaieté, l'esprit " pétillant ", l'entrain, un brin d'insouciance, décrivent traditionnellement
leur caractère ; ce sont même ces caractéristiques qui les ont rendus enviables dans le monde !
- enfin, parce que laisser indifférent, être aimé ou rejeté dépend d'abord de chacun, et les "riches*" ont plutôt de bonnes possibilités de
s'attirer des sympathies, de la popularité, de la reconnaissance (... de l'envie et de la jalousie aussi, et cela n'a rien d'anormal ) .
C'est vrai, les anthropologues l'ont observé depuis longtemps, les " latins " éprouvent un besoin d'affection , d'empathie, plus marqué
que dans d'autres cultures et ce trait n'épargne pas "les riches"*. Ces mêmes spécialistes désignent aussi la religion catholique comme
une cause importante du désamour des "riches"* . Ils notent enfin que la France est un peu plus cloisonnée socialement que les Pays
anglo-saxons par exemple, pour des raisons historiques et politiques.
Soit .
Finalement, il me semble que les Français "aisés" devraient abandonner cette posture de "victimes "; ils ont suffisamment de talent pour démontrer que leur fortune est légitime et bien employée; c'est (... presque !) toujours le cas de ceux qui restent en France, avec les Français .
Mais il ya encore autre chose ...
L'enrichissement continu des "riches*" ( phénomène accentué par une "course à l'échalote" insatiable, selon des observateurs de notre
sociologie) aurait un effet bénéfique sur la collectivité, celui de "ruissellement". Par ce processus, naturel et automatique dû à notre
système économique, l'enrichissement "d'en haut" entraînerait une élévation des revenus " plus bas", ainsi qu'une réduction des écarts,
et donc un apaisement du sentiment d'injustice. Hélas, les études économiques et sociologiques les plus sérieuses ne confirment pas
cette théorie (au moins pour la réduction des "inégalités", et pour les états d'âme qui en résultent ). Des économistes tout aussi sérieux
ne nient pas cette loi, mais la soumettent à la condition d'un emploi "judicieux" du capital. Il faudrait donc , selon eux, trouver l'astuce
pour "encourager" ( ... sans contraindre !) les détenteurs de capital dans cette voie, au risque d'injurier le libéralisme.
Je ne suis pas suffisamment compétent pour décider de la pertinence de tout ce qui est avancé , je ne jugerai qu'aux résultats. On peut
tout de même y trouver du bon sens. Je me laisse donc convaincre par les promesses du " ruissellement conditionné " ( par un emploi ju -dicieux du capital ).
En tous cas, si les "riches*" trouvaient d'eux-mêmes la formule qui garantit le "ruissellement", ils en recevraient le supplément d'amour recherché ( s'il est jugé indispensable ! ) même si , en France , nous les aimons déjà beaucoup... Et nous les supplions aussi de rester
avec nous, Français !
J'ai aussi entendu, récemment : " les Français n'aiment pas les grands partis ! " (... par un membre de l'un d'eux, bien sûr). Une habi -
tude, décidément, de rendre "l'autre" (ou de le suggérer) responsable d'une désaffection subie ! Là encore, il ne tient qu'aux grands
partis de se faire apprécier, et de s'interroger sur les raisons de la perte de confiance des Français, si c'est le cas .
Peut-être , en France, n'aime-t-on pas non plus ... ceux qui se plaignent de n'être pas aimés !
* je n'aime pas beaucoup employer ce mot qui semble offusquer et qui est souvent ressenti négativement; il n'est pourtant que
le qualificatif banal, recommandé par l' Académie, d'un état envié de beaucoup !
J'entends assez régulièrement cette complainte, encore récemment. Généralement proclamée par des personnes plutôt bien pourvues en patrimoine et en capital ( tant mieux, ... ce n'est pas une accusation ! ) , la formule me paraît un peu provocante .
- D'abord parce que cette généralisation n'est pas de "bon aloi" et traduit une tentative plutôt surprenante de " victimiser " une catégorie
de Français ( ou de "s'auto-victimiser", pour cette catégorie) ;
- ensuite, parce qu'elle semble faire une exception de la France; les Français seraient donc plus sots, plus rancu - niers, plus vindicatifs,
plus haineux qu'ailleurs , ... alors que la légèreté, la gaieté, l'esprit " pétillant ", l'entrain, un brin d'insouciance, décrivent traditionnellement
leur caractère ; ce sont même ces caractéristiques qui les ont rendus enviables dans le monde !
- enfin, parce que laisser indifférent, être aimé ou rejeté dépend d'abord de chacun, et les "riches*" ont plutôt de bonnes possibilités de
s'attirer des sympathies, de la popularité, de la reconnaissance (... de l'envie et de la jalousie aussi, et cela n'a rien d'anormal ) .
C'est vrai, les anthropologues l'ont observé depuis longtemps, les " latins " éprouvent un besoin d'affection , d'empathie, plus marqué
que dans d'autres cultures et ce trait n'épargne pas "les riches"*. Ces mêmes spécialistes désignent aussi la religion catholique comme
une cause importante du désamour des "riches"* . Ils notent enfin que la France est un peu plus cloisonnée socialement que les Pays
anglo-saxons par exemple, pour des raisons historiques et politiques.
Soit .
Finalement, il me semble que les Français "aisés" devraient abandonner cette posture de "victimes "; ils ont suffisamment de talent pour démontrer que leur fortune est légitime et bien employée; c'est (... presque !) toujours le cas de ceux qui restent en France, avec les Français .
Mais il ya encore autre chose ...
L'enrichissement continu des "riches*" ( phénomène accentué par une "course à l'échalote" insatiable, selon des observateurs de notre
sociologie) aurait un effet bénéfique sur la collectivité, celui de "ruissellement". Par ce processus, naturel et automatique dû à notre
système économique, l'enrichissement "d'en haut" entraînerait une élévation des revenus " plus bas", ainsi qu'une réduction des écarts,
et donc un apaisement du sentiment d'injustice. Hélas, les études économiques et sociologiques les plus sérieuses ne confirment pas
cette théorie (au moins pour la réduction des "inégalités", et pour les états d'âme qui en résultent ). Des économistes tout aussi sérieux
ne nient pas cette loi, mais la soumettent à la condition d'un emploi "judicieux" du capital. Il faudrait donc , selon eux, trouver l'astuce
pour "encourager" ( ... sans contraindre !) les détenteurs de capital dans cette voie, au risque d'injurier le libéralisme.
Je ne suis pas suffisamment compétent pour décider de la pertinence de tout ce qui est avancé , je ne jugerai qu'aux résultats. On peut
tout de même y trouver du bon sens. Je me laisse donc convaincre par les promesses du " ruissellement conditionné " ( par un emploi ju -dicieux du capital ).
En tous cas, si les "riches*" trouvaient d'eux-mêmes la formule qui garantit le "ruissellement", ils en recevraient le supplément d'amour recherché ( s'il est jugé indispensable ! ) même si , en France , nous les aimons déjà beaucoup... Et nous les supplions aussi de rester
avec nous, Français !
J'ai aussi entendu, récemment : " les Français n'aiment pas les grands partis ! " (... par un membre de l'un d'eux, bien sûr). Une habi -
tude, décidément, de rendre "l'autre" (ou de le suggérer) responsable d'une désaffection subie ! Là encore, il ne tient qu'aux grands
partis de se faire apprécier, et de s'interroger sur les raisons de la perte de confiance des Français, si c'est le cas .
Peut-être , en France, n'aime-t-on pas non plus ... ceux qui se plaignent de n'être pas aimés !
* je n'aime pas beaucoup employer ce mot qui semble offusquer et qui est souvent ressenti négativement; il n'est pourtant que
le qualificatif banal, recommandé par l' Académie, d'un état envié de beaucoup !
max mayneris- Nombre de messages : 215
Age : 78
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Date d'inscription : 21/01/2016
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